mercredi 28 octobre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 578


14 OCTOBRE 2015...

Cette page concerne l'année 578 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA NAISSANCE DU TERRITOIRE VANNETAIS

CARTE DE PTOLÉMÉE (BRETAGNE)
Waroch II profite des guerres fréquentes entre les rois Francs et particulièrement de cette faide royale qui mobilise les troupes assez loin de la Bretagne. Mais Chilpéric mobilise largement, il lève des contingents dans l'Ouest. Laissons raconter l'épisode par l'historien Scipion Du Pleix avec le savoureux français du début du XVIIe siècle :
« Ce Waroch ou Guerech nourry à la perfidie paternelle refusant de rendre l'hommage de fidélité à Chilpéric, attira sur luy le courroux du Roy, lequel envoia en Bretagne une armée composée de Tourangeaux, Bessins, Manceaux & Angevins pour le ranger au devoir. Les troupes aians campé vers la rivière de Vilaine, Waroch qui avait cognoissance des lieux donna de nuict fi à propos sur le quartier des Bessins Saxons d'extradition qu'il les tailla presque tous en pièces. Cet efchec rendant les autres plus vigilans, Waroch hors d'espérance de salut demandat trois jours après à traiter avec les chefs de l'armée Françoise, qui conclurent l'accord avec toutes les conditions les plus advantageuses que le Roy pouvait désirer. Car le Breton se sousmit à rendre hommage au Roy & prester entre ses mains le serment de fidélité comme vassal de la couronne. Il mit aussi la cité de Vannes en la puissance de sa Majesté soubs promesse qui luy fut faite qu'on lui en remettroit le gouvernement s'il s'en rendoit digne par les deportemens à l'advenir & néantmoins il s'obligez de paier le tribut annuel sans attendre qu'on luy vint demander. Pour l'asseurance de l'accord il donna son fils en otage. Quelques jours apres il deputa Ennius evesque de Vannes devers le Roy pour faire modifier les conditions de cet accord qui luy semblerent bien rudes après qu'il fut delivré de la crainte par le départ de l'armée Françoise dont le Roy fut si irrité qu'il fit banir l'evesque pour avoir eu la hardiesse de lui porter cette parole. Toutefois il fut depuis envoié à Anger pour y faire la charge de pasteur: mais le roy ne permit pas qu'il retournât à Vanes... Or pe
L'ASSASSINAT DE CHRAMM ET DE SA FAMILLE
u de temps après les Bretons ravagerent la cotrée de Renes, Chilpéric croiant arrester ce desordre y envoia de grandes forces soubs la conduite de Bibole ou Bapolen, qui courut le païs des Bretons. L'année enfuiuant ils y revindrent plus forts, & firent un degast merveilleux, non seulement en la contrée de Renes, mais aussi en celle de Nantes. »

Waroch est également appelé Weroc ou Guérech (Gwereg en breton) Weroc est dérivé du nom proto-germanique wer signifiant homme. Waroch et Waroc'h sont des germanisations de Grégoire de Tours.

En 578 Weroc/Waroch s'empare de Vannes et impose sa domination sur le Bro-Waroch (Broërec), Chilpéric réagit et lève une armée en Touraine, Bessin, Maine, Anjou, Poitou. Les contingents saxons du Bessin sont battus par les Bretons sur la Vilaine aux environs du pont romain du Port-Neuf à Pléchâtel, alors frontière de la Bretagne.
Waroch demande la paix et obtient Vannes moyennant le versement d'un tribut annuel, garanti par son fils donné en otage... Puis il envoie à Chilpéric l’évêque Eunius de Vannes pour dénoncer le traité, et ce dernier est exilé par le roi Franc.
L’année suivante, Waroch envahit le pays de Rennes jusqu’à Cornut (Cornutium vicum) Eunius, libéré, est envoyé à Angers pour négocier un accord.
Le duc Franc Beppolène ravage la Bretagne, ce qui provoque une nouvelle invasion des Bretons qui pillent le pays Rennais et le Nantais, en s’appropriant la vendange. L’évêque Félix de Nantes tente vainement de s’interposer

En 587 Waroch envahit de nouveau le pays Nantais. Les rois Gontran et Clotaire II lui envoient des émissaires, dont Namatius, évêque d’Orléans, et Bertrand, évêque du Mans, et un accord est conclu.
Les chefs Bretons Waroch et Iudmaël (Judicaël) s'engagent à payer 1 000 sous de dédommagement à chacun des rois, mais Waroch s’empare de la vendange et emporte le vin à Vannes. Gontran menace d’envoyer une armée, mais n’en fait rien.
Waroch attaque de nouveau les pays Rennais et Nantais en 590...
Cette fois, Gontran envoie des troupes dirigées par les ducs Beppolène et Ebrachaire, qui passent la Vilaine et marchent jusqu’à l’Oust. Frédégonde a envoyé au secours des Bretons des Saxons du Bessin contre Beppolène, qui est tué après 3 jours de combat dans des marécages. Ebrachaire, avec le gros des troupes, avance vers Vannes. L’évêque de la ville Regalis lui ouvre les portes. Waroch tente de fuir par la mer, mais la tempête détruit sa flotte chargée de butin. Il se soumet à Ebrachaire, qui obtient d’autre part un serment de fidélité au roi Franc de l’évêque et des habitants ruraux du Vannetais, qui semblent alors subir le joug des Bretons.
Waroch donne son neveu en otage en gage de sa soumission au roi Franc, mais son fils Canao attaque l’arrière garde de l’armée Franque en retraite (les « inférieurs et les pauvres ») au passage de la Vilaine. Ce qui ne sont pas tués sont réduits en esclavage.
Plusieurs, par la suite, reçoivent de la femme de Waroch l’affranchissement par les cierges et les tablettes. Le reste de l’armée Franque, qui craint les représailles des populations des pays qu'elle a ravagé à l’aller, rentre par l’Anjou jusqu’aux ponts de la Maine, puis met à sac la Touraine. Les survivants se justifient auprès de Gontran en accusant Ebrachaire et le comte Willichaire d'avoir vendu la retraite de l’armée à Waroch. Le roi chasse le duc quand celui-ci se présente et le comte préfère la fuite.
Waroch et son fils, peut-être à l'appel de Frédégonde, (encore elle) saccagent de nouveau les diocèses de Nantes et de Rennes vers 593.
Childebert II envoie contre eux une armée qui leur livre en 594 une bataille dont l'issue semble avoir été favorable aux Bretons. Frédégaire est le seul à la mentionner pour dire :
« les armées des Francs et des Bretons, en se faisant la guerre, subisse l'une et l'autre de très lourdes pertes au combat ». Après cet épisode, Waroch et son fils ne sont plus mentionnés par les annalistes Francs ou Bretons.

Broërec ou Bro Waroch (Bro-Ereg en breton, identifié comme Bro Erech dans l'historiographie Anglo-Saxonne) est le nom d'un royaume, ou comté, créé au VIe siècle par les Bretons Cornouaillais aux dépens de l'ancienne cité Gallo-Romaine des Vénètes, et situé dans l'Armorique au Haut Moyen-Âge. Son extension géographique approche l'actuel pays du Vannetais (correspondant approximativement au département du Morbihan)...

Dans un contexte de délitement du pouvoir dans le domaine Gallo-Romain agressé par les Grandes Invasions, il est probable que ce potentat se soit formé par l'abandon de l'administration Romaine plutôt que par rébellion contre les Francs fédérés, alors plus à l'est en Belgique seconde...

Cité en 490, le premier souverain semi-légendaire de ce royaume est Caradoc Freichfras, chevalier de la table ronde et ancêtre des rois du royaume de Gwent...

Pendant la première moitié du VIe siècle Waroch Ier s'implante dans la région. En 579 la civitas Gallo-Romaine de Vannes est conquise par le chef Waroch II qui laisse sans doute son nom à la région: Bro Waroch signifie en breton le « pays de Waroch ».
Bro Waroch évolue en Broërec. L'Est de ce territoire est disputé entre Bretons et Francs jusqu'au début du IXe siècle, puis il est intégré à la Marche de Bretagne avant sa domination définitive par Nominoë et ses successeurs.
Il est possible que le nom d'Erec, le héros du roman Erec et Enide de Chrétien de Troyes, soit directement inspiré par le Bro Erec.

Il semble que les rois ou comtes de Broërec aient eu leur résidence principale dans la région d'Auray, avant que Vannes ne soit conquise, suite à un très long enclavement en terre Bretonne. Cette dualité s'est maintenue du point de vue linguistique jusqu'à nos jours, le département du Morbihan étant divisé traditionnellement entre Ouest bretonnant et Est gallo, même si la scolarisation au XIX/XXe siècle a aplani les différences.

L'ancien royaume de Broërec devient comté de l'Empire Carolingien, rapidement intégré au domaine ducal de Bretagne. Il est le cadre d'une division administrative et surtout judiciaire, la baillie (équivalente aux bailliages Français) qui survit jusqu'à la Révolution sous la nouvelle dénomination de Présidial, lui-même le moule du nouveau département du Morbihan... Il recoupe avant la Révolution, à peu près le Diocèse de Vannes, qui a succédé à l'ancienne cité Armoricaine des Vénètes et auquel on donne aujourd'hui le nom de Vannetais (Douarwened ) ou (Bro-Gwened) en breton. Les noms de Vannetais et de Broërec sont utilisés concurremment. Depuis le XIXe siècle, les limites de ces divisions se sont confondues et la ville de Vannes cumule le siège de chacune.

Des miniatures du XVe siècle issues des Anciennes histoires donnent pour emblème à ce pays un drapeau blanc semé de queues d'hermines sur lequel est posé une croix rouge dentelée (blasonné d'hermine à la croix endentée de gueules).
Au cœur d'un comté qui forme un véritable espace-frontière, la cité est conquise en 578 par le roi Waroch II qui organise le Bro Waroch, espace politique dont Vannes est la capitale, avant d’être rattachée à la Bretagne en 851. La position centrale de Vannes en Bretagne-Sud confère à Vannes et à ses chefs politiques et religieux un rôle prédominant. Les comtes et évêques de Vannes sont des personnages clés de l'équilibre entre la Bretagne et la France.
Ville du missus Nominoë, Vannes est une des cités royales de l'éphémère royaume de Bretagne. En partie détruite lors des invasions Normandes au Xe siècle, la ville connaît de nombreux sièges jusqu'à la fin de la guerre de Succession avant de devenir la résidence préférée des ducs Jean IV et Jean V.

Théâtre de l'Union de la Bretagne à la France en 1532, Vannes connaît un essor religieux exceptionnel au cours du XVIe et XVIIe siècles.
Vannes tire son nom du peuple gaulois des Vénètes. Le mot Vannes est en fait la transformation, avec le temps, du latin Civitas Venetorum (la Cité des Vénètes), désignation qui l'a emporté sur Darioritum, nom latin de la ville lors de sa fondation.
L'origine du nom des Vénètes n'est pas connue avec certitude. Le nom Vénètes regroupe deux peuples antiques homonymes dont l’un habitait le sud de l’Aremorica (Celtique Veneti) et l'autre le nord de l'Italie (italique Veneti). Du gaulois latinisé Venetī,
« les Vénètes » est un nom ethnique qui paraît contenir la racine « wen » (sanskrit van-o-ti « il aime », van-a « charme », latin ven-us et Venus, allemand wonne « joie », etc.), et signifier « les amis, les compatriotes...

3 vagues distinctes d'émigration ont eu lieu à la fin de l'Empire Romain entre l'île de Bretagne et le continent.
La première, à la fin du IIIe siècle, a été essentiellement militaire, à la suite de la réorganisation de la défense côtière contre les attaques. C'est par cette réorganisation que Darioritum s'est également dotée de murailles.
La seconde a eu lieu au début du Ve siècle, sous la pression des Pictes et des Scots. C'est peut-être à l'occasion de celle-ci qu'ont émigré les 7 saints fondateurs de la Bretagne, dont saint Patern, qui devient le premier évêques de la ville, lors du concile de 465.
Enfin, une dernière vague d'émigration, la plus importante, a lieu à la fin du Ve siècle.

Une principauté se forme alors dans le Vannetais actuel, à l'instar de la Domnonée au nord de la péninsule (qu'on se met à nommer Bretagne) et de la Cornouaille à l'ouest, qui sera nommé plus tard Bro Waroch du nom d'un de ses rois. Mais ce royaume reste très peu Celtique dans sa partie orientale, dont Benetis fait partie.
Aux alentours de l'année 560, Canao accueille Chramn, le fils du roi Clotaire, avec qui il est en conflit.
Ceux-ci pillent et dévastent une partie des terres de Clotaire, qui prend alors les armes contre le territoire Breton. Canao est tué au combat et Chramn s'enfuit avant d'être rattrapé et tué lui aussi.

Macliau quitte alors sa charge épiscopale pour assumer celle de comte et meurt en tentant de contrôler la Cornouaille contre son héritier légitime, Bodic, le fils de Canao.

C'est à cette occasion que l'évêque Regalis a tenu les propos suivants, qui laissent entendre que les Vannetais ne s'estiment pas encore Bretons, à moins que ce ne soit été une prudente déclaration de fidélité en un temps d'occupation militaire :
« Nous ne sommes pas coupables envers nos seigneurs les rois, et nous ne leur avons pas résisté avec orgueil, mais nous sommes retenus en captivité par les Bretons et accablés d’un joug pesant. » — Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre dixième.

La situation se dégrade soudain en Bretagne, en 578, le roi d'une partie de la Bretagne, située en Vannetais (au sud), nommé Waroch ou Guerech ou Gwereg, fils de Macliau et petit fils de Waroch 1er roi ou comte (pour les Francs) de la même région, prend la cité de Benetis (devenue depuis Vannes) qui est restée une enclave Franque. Comment a évolué la situation entre les Francs et les Bretons depuis le traité signé par Clovis ?

D'abord ce traité a permis une accélération de l'immigration Bretonne en Armorique, chez les Osismes et les Coriosolithes. Pendant la première moitié du VIe siècle, la paix règne dans la péninsule et aux frontières avec le royaume de Childebert 1er, roi de Paris. Ce souverain a laissé une excellente impression chez les Bretons, il incarne le bon souverain, assez distant pour ne pas s'ingérer dans leurs affaires au quotidien, il joue néanmoins un rôle stabilisateur auquel se référer en cas de dissensions intestines et assure l’Église que les dons qu'elle reçoit ne seront pas repris. Cette paix entre Francs et Bretons vient peut être des succès notables remportés dans la grande île contre les Saxons vers 485, ainsi la bataille du Mont Badon. La disparition du roi Childebert en 558 coïncide avec un regain de tension entre Francs et Bretons.

La situation politique de la Bretagne à cette époque est la suivante. Trois rois se partagent les 3 « régions », paient le tribut aux Francs et se font la guerre entre eux.
Une première région va de la baie du Mont Saint Michel jusqu'à la rade de Brest et a pour nom la Domnonée peut être royaume double avec la Domnonée sur la grande île dans l'actuel comté de Devon.
Une seconde région, la Cornouaille, occupe la côte vers le sud, de la rade de Brest jusqu'au fleuve côtier, l'Ellé qui sépare déjà à l'époque de la conquête de César, les Osismes des Vénètes.
Une troisième  région va de l'Ellé au golfe du Morbihan et depuis peu il est appelé Bro-Erec (pays de Waroch) avec une enclave Gallo-Romaine, Vannes. La limite avec les régions administrée par les Francs est la Vilaine, fleuve côtier qui sépare dans l'antiquité les Vénètes des Namnètes... Les Bretons lui donnent le nom d'ar stêr velen, la rivière jaune.

Waroch II — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Waroch_II
En 578 Weroc/Waroch s'empare de Vannes et impose sa domination sur le Bro-Waroch ... L'année suivante, Waroch envahit le pays de Rennes jusqu'à Cornut ...

Histoire de Vannes — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Vannes
Au cœur d'un comté qui forme un véritable espace-frontière, la cité est conquise en 578 par le roi Waroch II qui organise le Bro Waroch, espace politique dont ...

Les Mérovingiens jusqu'à Charles Martel - Miltiade
miltiade.pagesperso-orange.fr/Les-Francs-2.htm
Il meurt en 516 et son fils Sigismond lui succède sans contestation. .... La même année 531, les Francs attaquent vers la Septimanie. ...... La situation se dégrade soudain en Bretagne, en 578, le roi d'une partie de la Bretagne, située en ... Waroch II profite des guerres fréquentes entre les rois francs et particulièrement de ...
Vous avez consulté cette page 2 fois. Dernière visite : 25/09/15



EN REMONTANT LE REMPS... 579

13 OCTOBRE 2015...


Cette page concerne l'année 579 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES DERNIERS SOUBRESAUTS DE L'EMPIRE SASSANIDE


Au Ve siècle, les menaces sur la frontière orientale, notamment de la part des Hephtalites, se font plus fortes. Si Vahram V Gur (421-438) parvient à obtenir une victoire, Peroz est fait prisonnier cinquante ans plus tard, en 476, et durant toute la fin du Ve siècle, les Sassanides restent tributaires des Hephtalites. De plus, des troubles dus à un état économique moins florissant qu'auparavant et à une religion rigoureuse éclatent, en particulier au début du VIe siècle, sous le règne de Kavad Ier...
À partir du règne de Khosrô Anushirvan (« à l’âme immortelle »), appelé Chosroès par les Grecs, des réformes mettent en place un nouveau système d’impôts, plus tard repris par les Arabes. Le pouvoir est désormais confié à une petite noblesse, plutôt qu'à de grands propriétaires. L'empire s’étend sur l'Arabie Méridionale, permettant le contrôle du commerce entre Byzance et l’Extrême-Orient (Inde, Chine). Les victoires qui mettent fin à la domination des Hephtalites, entraînent également une expansion importante vers l'est, jusqu’à l’Oxus (actuelle Amou-Daria).

Khosrô Anushirvan est resté très célèbre en Iran : De nombreuses paroles et de nombreux faits lui sont attribués. Il réalise de grands travaux publics, comme des canaux d’irrigation, ou la fondation à Jund-i Shapur d’une école médicale fondée sur les théories Grecques. C'est également sous son règne que sont accueillis à la cour des philosophes et savants Grecs expatriés après la fermeture de l’École Néoplatonicienne d'Athènes en 529). (curieux se ne sont pas les musulmans ?)

Sous Khosrô II Parwiz (le triomphant), l'expansion territoriale se poursuit, avec l'annexion de la Syrie, de l’Égypte et de la Palestine. Mais la contre offensive d’Héraclius mène finalement au pillage de la résidence royale de Dastajird, puis à l'assassinat de Khosrô à Ctésiphon lors d'une fronde de la noblesse vers 628. Ce règne reste associé toutefois à une période de luxe, avec la construction des palais de Qasr-e Chirin et Dastajird, et le grand engouement pour la poésie et la musique.

Le règne de Kavad II, marqué par un traité de paix avec Byzance, qui induit un repli sur le territoire de Khosrô Ier, marque la fin de l'apogée des Sassanides, et le début d'une anarchie qui ne s'achève qu'avec la conquête arabe.
En 637 la prise de Ctésiphon puis en 642 la défaite de Nehavend marquent la fin de l'empire. Yazdgard III s’enfuit à Merv et finit par y être assassiné en 651. Son fils Péroz III se réfugie à la cour de Chine et la dynastie Sassanide y survit quelques temps en tant que gouverneur d'un petit territoire Chinois.

Khosro, Khosrau, Khosrow ou Husrav Ier, ou encore Anushiravan ou Nouschirwân ( « l'âme immortelle »), le Juste (Anooshiravan-e-dadgar), est le fils et successeur de Kavadh Ier, et donc un roi Sassanide (531–579). Il pose les fondations de nombreuses villes nouvelles et de palais, les routes commerciales sont réparées et de nouveaux ponts et barrages sont construits sous son règne. Pendant le règne de Khosro Ier, les arts et les sciences sont florissants en Perse, et l'Empire Sassanide est à son apogée. Son règne ainsi que celui de son père et celui de son successeur Khosro II (590–628) sont considérés comme un « second âge d'or » dans l'histoire de l'Empire Sassanide.

Selon l'historienne Parvaneh Pourshariati, Khosro Ier est le fils de Kavadh Ier et d'une sœur anonyme de l'aspebedes Bawi ou Bāu (?) († vers 532), un membre de la famille féodale parthe des Ispahbudhān qui règne de facto sur le Khorassan.
Tabari donne une autre version de la naissance de Khosro Ier. Le prince Kavadh, se réfugiant chez les Huns blancs après l'accession au trône de son frère Valash, a rencontré en chemin une jeune paysanne qui est devenue la mère du futur Khosro Ier, de ce fait originellement considéré comme indigne d'hériter du trône de son père.

Au début de son règne, Khosro Ier conclut une paix éternelle avec l'empereur Byzantin Justinien (527–565), qui veut avoir les mains libres pour la conquête de l'Afrique et de la Sicile. Mais ses succès contre les Vandales et les Goths causent la reprise de la guerre par Khosro en 540.

Il envahit la Syrie et ramène les habitants d'Antioche jusqu'à sa résidence et leur construit une ville à côté de Ctésiphon sous le nom de Khosrau-Antioche ou Chosro-Antioche. Pendant les années suivantes, il combat successivement en Lazique ou Lazistan (l'ancienne Colchide) durant la guerre lazique, sur la mer Noire et en Mésopotamie.
Les Byzantins, bien que menés par Bélisaire, ne peuvent pas grand chose contre lui.

En 545, un armistice est conclu, mais la guerre Lazique continue jusqu'en 557. À la fin, en 562, une paix est conclue pour 50 ans, dans laquelle les Perses laissent la Lazique aux Romains, et promettent de ne pas persécuter les chrétiens, à condition que ceux-ci n'essaient pas de faire du prosélytisme auprès des zoroastriens, à l'inverse, les Romains doivent encore payer des tributs à la Perse.
Pendant ce temps à l'est, les Hephtalites sont attaqués par les Turcs (Köktürks). Khosro Ier s'unit avec eux et conquiert la Bactriane, alors qu'il laisse les terres au nord de l'Oxus aux Turcs. De nombreuses autres tribus rebelles sont assujetties.

En 570 environ, les dynastes du Yémen, qui ont été soumis par les Éthiopiens d'Aksoum, s'adressent à Khosro Ier pour lui demander de l'aide. Le roi envoie une flotte avec une petite armée sous les ordres de Vahriz, qui expulse les Éthiopiens. Depuis cette époque jusqu'aux conquêtes de Mahomet, le Yémen est vassal de la Perse, et un gouverneur Persan y réside.

EMPIRE SASSANIDE
En 571, une nouvelle guerre avec Rome éclate en Arménie, dans laquelle Khosro Ier conquiert la forteresse de Dara en haute Mésopotamie, envahit la Syrie et la Cappadoce et revient avec un large butin. Durant les négociations avec l'empereur Tibère II (578–582), Khosro Ier meurt en février ou mars 579 et est remplacé par son fils Hormizd IV (579–590)...

Khosro Ier accomplit de nombreuses réformes qui lui permettent de mener une politique expansionniste face à Byzance, aux Hephtalites et aux Abyssins, et de contrôler sévèrement l’aristocratie. Il introduit un système rationnel de taxation, basé sur une revue des possessions foncières, que son père a commencée, qui allège le système des impôts. Il essaie, de toutes les manières possibles, d'augmenter la richesse et les revenus de l'empire.
En Babylonie, il construit ou restaure les canaux. Son armée est plus disciplinée que celle des Romains et apparemment bien payée.
Il la réforme, crée une cavalerie permanente assistée de corps auxiliaires et partage la fonction d'Eran-Spahbadh entre 4 fonctionnaires.

Depuis le palais de Ctésiphon, l’administration, qui travaille par l’intermédiaire de bureaux (dîwans), assure le fonctionnement de l’empire. Une cour nombreuse entoure le souverain. Titres, dons de robes d’honneur, charges de cour et d’État servent de récompenses et de moyens de gouvernement.

Khosro Ier a épousé, la fille du Khagan des Turcs Istämi yabghu, connu sous le nom de « Silziboulos » par les Byzantins avec qui il a conclu un traité. Elle est la mère de son successeur Hormizd IV, surnommé pour cette raison « Turk-zâd ».
Khosro Ier a également une épouse chrétienne, nommée Euphemia, qu'il laisse libre de pratiquer sa religion. Elle est la mère du prince Nushzad qui se rebelle contre son père en 551 et est gracié.
Par contre, quelques années plus tôt, son fils aîné Anōšazād, qui, sur le faux bruit de la mort du roi, s'est révolté à Gundishapur, est puni par l'aveuglement au fer rouge... Bien que Khosro Ier ait dans les dernières années du règne de son père soutenu le mouvement communautariste des Mazdékites, est un adhérent sincère à l'orthodoxie zoroastrienne et a même ordonné que le texte sacré de cette religion, l'Avesta, soit codifié.
Il n'est pas un fanatique ou enclin à la persécution et tolère même les chrétiens. Quand son fils Nushzad se rebelle en 551 puis est fait prisonnier, il ne l'exécute pas et ne punit pas les chrétiens qui le soutiennent, rendant même sa liberté au patriarche Mar Aba Ier qui a exhorté au calme ses coreligionnaires.

Quand Justinien ferme l'académie d'Athènes en 529, le dernier foyer de paganisme dans l'Empire Romain, les 7 derniers professeurs de néoplatonisme émigrent en Perse. Mais ils comprennent vite que ni Khosro Ier ni son État ne correspondent à l'idéal platonicien, et Khosro Ier, dans son traité avec Justinien, demande à ce qu'ils ne doivent pas être molestés à leur retour... La liberté de pensée est donc de mise à la cour de Khosro, roi ouvert et tolérant, qui emploie des chrétiens, accueille des philosophes Grecs, encourage l’enseignement de la médecine, notamment à l'académie de Gundishapur, qui devient le point de rencontre entre les influences Grecques, Syriaques, Persanes et Indiennes.

RUINES DE PERSEPOLIS
Le roi est aussi intéressé par la littérature et les discussions philosophiques. Sous son règne, les échecs sont introduits depuis l'Inde et le fameux livre du Kalîleh va Demneh est traduit. C'est ainsi qu'il acquiert sa réputation de sagesse. Sous ses auspices, de nombreux livres sont amenés d'Inde et traduits en pehlevi. Certains de ceux-ci trouvent ultérieurement leur voie dans la littérature du monde islamique. Son ministre Burzoe traduit le Pañchatantra indien du sanskrit en pehlevi (moyen-persan) et l'appelle Kalîleh va Demneh, qui est ensuite transmis depuis la version perse en Arabie et en Europe.

Sous son règne s'épanouissent les arts somptuaires : orfèvrerie, soieries.

La conquête de la Perse Sassanide par le premier califat arabe intervient à un moment où l’Empire Iranien décline, déjà depuis un certain temps : Après une reprise de la croissance aussi bien économique que territoriale au milieu du VIe siècle, à partir du règne de Khosro Ier (531-579), les guerres qui opposent de manière chronique l’Empire Byzantin aux Sassanides reprennent au début du VIIe siècle et laissent chacun des deux empires exsangue.

En Perse, cela se traduit notamment par un dérèglement du fonctionnement de l’administration étatique, du entre autres à la succession difficile de Khosrow II, assassiné en 628. Cette instabilité provoque également un morcellement du pays, les monarques successifs se montrant incapables de contrer les velléités indépendantistes des tribus arabes qui leur sont soumises aux frontières de l’Irak actuel, les Ghassanides et les Lakhmides.
L’Empire Sassanide, très nettement affaibli, résiste pourtant quelques années aux attaques arabes, dont les premières sont menées en 633, en 634, les Sassanides remportent une importante victoire à la bataille du Pont Euxin, et ce n’est qu’après la victoire décisive remportée par les Arabes sur les Byzantins à la bataille de Yarmûk en 636 que le califat musulman, dirigé par ‘Umar ibn al-Khattâb, se tourne à nouveau vers la Perse.

Après leur victoire à la bataille d’al-Qâdisiyya, la même année, les Arabes conquièrent la capitale Ctésiphon, puis envahissent le plateau Iranien au début des années 640, la bataille de Nihavand en 642 écrase définitivement l’armée Sassanide, que l’empereur Yazdgard III est parvenu à rassembler. Dès lors, l’ensemble du territoire de la Perse Sassanide passe sous contrôle musulman, et la mort de Yazdgard III à Merv en 651 consacre définitivement cet état de fait...

« Comme dans les autres territoires conquis, le califat musulman n’impose pas l’islam à la population Iranienne, toutefois, le statut du zoroastrisme – religion majoritaire en Iran – est contesté.
En effet, si les « Gens du Livre », c’est-à-dire les chrétiens et les juifs, sont officiellement tolérés et même protégés par le pouvoir califal à travers l’institution de la dhimma, qui leur donne liberté de pratiquer leur religion à condition de se soumettre à un certain nombre de restrictions (portant notamment sur la fiscalité et sur l’habillement), la situation du zoroastrisme est plus ambiguë.
Pour cette raison, des chefs de guerre arabes ont pu détruire les lieux de culte et interdire la pratique religieuse zoroastrienne dans les premiers temps de la domination musulmane.
Si le zoroastrisme est finalement reconnu comme une religion du Livre, ces vexations ainsi que les restrictions imposées par les Arabes poussent une large partie de la population à se tourner vers l’islam – le système de la dhimma comprend en effet une fiscalité très importante, qui limite dans les faits la possibilité d’accéder ou de conserver la propriété de la terre.
Ce mouvement est toutefois progressif : Ce n’est qu’à la fin du Xe siècle que l’islam devient la première religion Iranienne ».

« Deux envoyés du Roi de l'Inde présentent à Chosroès Anushirvân, souverain Sassanide qui règne de 531 à 579 sur l'Iran, un jeu d'échecs qu'ils viennent de confectionner pour lui ». C'est l'épisode légendaire expliquant l'introduction des échecs, jeu indien, en Iran. Le poète, Firdawsî, décrit alors ce jeu d'ébène « aux cent cases » où deux armées « de teck et d'ivoire » s'affrontent...
Il consacre plusieurs distiques à l'évocation de la marche des différentes pièces, dans chaque camp, un roi et son conseiller, entourés de deux éléphants, de deux dromadaires, de deux chevaux et de deux chars (le mot persan est rukh), ont devant eux une ligne de fantassins. Le mot « échec » est d’origine Persane : par différents intermédiaires arabes et latins, il remonte au terme Persan shah qui désigne le roi..

Khosro Ier — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Khosro_Ier
Khosro, Khosrau, Khosrow ou Husrav Ier , ou encore Anushiravan ou Nouschirwân (du ... est le fils et successeur de Kavadh I , et donc un roi sassanide (531–579). ... Pendant les années suivantes, il combat successivement en Lazique ou ..

L'Empire sassanide et la conquête arabe - Les clés du ...
www.lesclesdumoyenorient.com › Mots clés
11 janv. 2013 - Si l'administration parthe est maintenue dans les premières années, les ... à partir du règne de Khosro Ier (531-579), les guerres qui opposent ...

EN REMONTANT LE TEMPS... 580


12 octobre 2015

Cette page concerne l'année 580 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

AUDOVERE MALHEUREUSE VICTIME DE L'ODIEUSE FREDEGONDE

Audovère en latin Audovera, (Vers 530 - Le Mans en 580)2, reine Franque, première épouse de Chilpéric Ier, roi de Neustrie.
Grégoire de Tours cite Audovère en tant que première épouse officielle de Chilpéric Ier, à qui elle donne plusieurs enfants :
  • Thibert (v.548-551 † 573), vaincu et tué par les ducs Godegisel et Gontran Boson alors qu'il dévaste la Touraine, possession de son oncle Sigebert Ier.
  • Mérovée († 577), marié à sa tante par alliance Brunehilde et tonsuré, puis tué sur ordre de son père.
  • Clovis († 580), assassiné sur l'ordre de sa belle-mère Frédégonde.
  • Basine, violée par les hommes de Frédégonde après la mort de Clovis, puis religieuse au monastère Sainte-Croix de Poitiers. Elle participe à la révolte des nonnes de Poitiers avec sa cousine Chrotielde, fille de Caribert Ier.
  • Childesinde, dont l'existence reste sujette à caution puisqu'elle n'est pas citée par Grégoire de Tours mais seulement par le Liber Historiae Francorum, un siècle et demi plus tard.

Le Liber historiæ Francorum, source relativement tardive (727) et au demeurant largement contestée, raconte comment Audovère est manipulée par sa servante Frédégonde et répudiée à son instigation. En effet, profitant d'une absence du roi parti se battre en Saxe contre son frère Sigebert, Frédégonde abuse de la naïveté de la reine...
Audovère se rend coupable de devenir marraine de sa propre fille et commère de son mari, ce qui aux yeux de l'Église lui interdit le lit conjugal sous peine d'être accusée d'inceste.
À son retour de guerre, Chilpéric, mis au courant par Frédégonde, a répudié Audovère pour ne pas être lui-même excommunié, et l'a envoyée dans un couvent de la cité du Mans.
Cette anecdote haute en couleurs illustre dans ses grandes lignes le texte antérieur de Grégoire de Tours qui précise que Chilpéric est contraint de renvoyer l'ensemble de ses épouses (légitime(s) et secondaires) pour pouvoir convoler avec la princesse Wisigothe Galswinthe (vers 568).

Audovère est par la suite victime de la politique de Frédégonde dont l'objectif est l'élimination du premier noyau familial de son époux. D'après Grégoire de Tours, l'ancienne reine est ainsi assassinée en 580 et deux de ses fils, Clovis et Mérovée, poursuivis et mis à mort sur ordre de Frédégonde.
Quant à la princesse Basine, elle est violée par les hommes de sa belle-mère afin d'être écartée de la succession royale, puis enfermée au couvent de Poitiers (dirigé par la reine Radegonde).

La triste et touchante Audovère force l’intérêt par ses malheurs et sa résignation. Elle a épousé Chilpéric Ier, roi de Soissons, et en semble aimée, car, bien qu’elle soit d’un esprit simple et crédule, elle est aussi belle que jeune... Mais depuis quelque temps le roi a remarqué parmi les femmes de la reine une servante d’une rare beauté, dont l’esprit vif et les saillies enjouées ont séduit la reine qui se laissait en tout dominer par elle.
Frédégonde, c’est le nom de cette servante, combine pour faire répudier Audovère, un plan qu’elle exécute d’une façon hardie.
La reine est déjà mère de trois fils, Théodebert, Clovis, Mérovée, et se trouve enceinte lorsque Chilpéric part avec son frère Sigebert pour faire la guerre aux Saxons.
Avant le retour du roi, elle met au monde une fille, Childeswinthe. Frédégonde a entouré la reine de soins attentifs, Audovère ne sait si elle doit attendre ou non le retour du roi pour faire baptiser sa fille elle consulte sa suivante... « Madame, lui dit Frédégonde, lorsque le roi mon seigneur reviendra victorieux, pensez-vous qu’il puisse voir sa fille avec plaisir, si elle n’est baptisée ? »...

Cette réponse détermine la reine, le jour pris, elle se rend, accompagnée de Frédégonde, à l’église de Soissons, mais l’évêque prévenu, le baptistaire orné, les cierges allumés, la marraine n’arrive pas :
« Qu’est-il besoin d’attendre ? dit Frédégonde à la reine. Tenez vous-même votre fille sur les fonts de baptême. Quelle personne que vous vaut mieux pour être marraine ? »

La naïve Audovère ne se méfie pas et le baptême s’accomplit... Quand le roi revient, et que, selon l’usage, les filles du domaine vont au devant de lui en portant des fleurs, Frédégonde se joint à elles.
« Dieu soit loué, dit-elle, de ce que Dieu t’a donné la victoire, et de ce qu’une fille t’est née heureusement ! »,
et on lit dans la Chronique de Saint-Denis :
« Comme est ores le roi Hilpéric glorieux qui retourne à victoire à ses ennemis, à qui une fille nouvelle est née, Childhinde, qui tant sera noble de fourme et de beauté ! ».
Puis affectant un air de tristesse, Frédégonde ajoute :
« Mais mon seigneur sait-il le malheur qui est advenu ? La reine ma maîtresse est aujourd’hui sa commère et ne saurait plus être sa femme, puisqu’elle est la marraine de sa fille Childeswinthe. ».

Chilpéric répond :
« S’il en est ainsi, et qu’elle ne soit plus ma femme, je te prendrai pour compagne ».

La reine vient à lui, son enfant dans les bras.
« Femme, tu t’es perdue par ta simplicité, lui dit-il, ne sais-tu pas qu’étant devenue ma commère, tu ne peux être mon épouse ? »...

Pour bien apprécier cette histoire, il faut d’abord se remémorer les prescriptions du droit canonique de cette époque en matière d’empêchements de mariage. A partir d’une certaine date, on voit prévaloir dans l’Église cette idée que la parenté spirituelle contractée dans le baptême est un empêchement au même degré que la parenté selon la chair, et qu’elle a même un caractère plus sacré. Or, il y a du chef du baptême diverses catégories de parenté.
D’abord vient la parenté spirituelle qui rattache le parrain et la marraine d’une part à leur filleule de l’autre : Cet empêchement est le plus ancien et le plus grand de tous, et, dès 530, Justinien l’inscrit dans le code civil. En second lieu, il y a l’empêchement qui existe entre les parents selon la chair d’une part et les parents selon le baptême de l’autre : Ainsi le parrain ne peut épouser la mère de son filleul, ni la marraine le père de celui-ci, en vertu du canon 53 du concile in Trullo, tenu en 692. En 3e lieu, le parrain et la marraine, en leur qualité de père et mère spirituels du filleul, sont ainsi comme des époux selon le baptême, et ne peuvent, par conséquent, devenir époux selon la chair. Ce dernier empêchement est promulgué pour la première fois dans un concile Romain de 721.
Le cas d’Audovère appartient à la seconde catégorie d’empêchements de mariage : Celui qui s’oppose à l’union de la marraine et du père de l’enfant. Mais, si l’interdiction a été formulée pour la première fois en 692, l’histoire, qui est censée se passer vers 565, perd toute vraisemblance, et trahit par là même sa provenance récente. D’ailleurs, à supposer qu’un empêchement eût existé dès cette date, il est d’autres motifs pour faire rejeter l’anecdote.
Audovère n’étant qu’une des nombreuses compagnes de Chilpéric, il est difficile de décider si elle est considérée comme sa femme légitime ou comme sa concubine.
Dans le premier cas, une simple bévue commise par ignorance n’a pas le pouvoir de dissoudre un mariage, qui est par sa nature indissoluble. Dans le second cas, au contraire, les rapports entre Chilpéric et Audovère ne sont d’aucune manière détruits aux yeux du roi, puisqu’ils n’ont pas le caractère d’une union conjugale.
Par ailleurs, comment accréditer le moyen de nous faire croire que Chilpéric, qui est habitué à violer tous les commandements de l’Église, puisse être homme à renoncer à l’objet de sa passion pour une raison d’ordre théologique ?

Chilpéric n’est pas assez scrupuleux pour chercher des prétextes lorsqu’il veut satisfaire ses passions. Il le prouve par la suite en faisant périr sa seconde femme Galswinthe, sœur de la célèbre Brunehaut.
Enfin, comment l’évêque, auquel les lois canoniques sont connues, ne se serait-il pas opposé au dessein de la reine ?...

L’épisode est, de plus, en contradiction formelle avec l’histoire. Il est faux que jamais Chilpéric ait fait une expédition en Saxe avec Sigebert.
Sigebert a combattu seul contre ce peuple qui, de même que les Thuringiens, semble avoir troublé par ses révoltes la première année de son règne, et qu’il force de se soumettre. Il paraît bien que cette révolte soit déterminée par une invasion des Avares, rapportée par Grégoire de Tours, et que les tribus Germaniques soulevées font cause commune avec les envahisseurs, dont elles partagent la défaite.

Dans tous les cas, loin d’assister son frère dans ces difficultés, Chilpéric en profite pour lui enlever Reims et quelques autres villes, si bien qu’après son retour, Sigebert doit tourner ses armes contre lui et le mettre à la raison.
Ceci se passe en 562.

Une seconde fois les Avares reviennent, sans que l’on puisse savoir s’ils ont eu les Saxons et les Thuringiens pour alliés. Sigebert, cette fois, est vaincu, et se voit obligé de traiter avec eux. Est-il besoin de dire que Chilpéric se garde bien de lui porter secours ? Par la suite, Sigebert a encore à s’occuper des Saxons revenus d’Italie, qu’il rétablit dans leur ancienne patrie : Mais ce n'est pas une expédition qu’il fait contre eux et d’aucune manière Chilpéric ne l’assiste : Il ne cesse de se comporter comme son ennemi, et la guerre entre les deux frères est presque permanente.

Quoi qu’il en soit, Chilpéric répudie la malheureuse Audovère (565) qui est envoyée au monastère d’Étampes où elle languit 15 ans, avant que Frédégonde ne la fasse étrangler en 580... Mais le triomphe de Frédégonde est loin d’être complet avec la répudiation d’Audovère, car le roi ne lui donne aucun titre à la cour, pour le moment du moins, cependant elle arrive à ses fins quelque temps plus tard.

Venance Fortunat offre alors à la cour deux poèmes considérés comme épitaphes, en mémoire des deux princes.
Afin d’être définitivement pardonné, Grégoire de Tours accrédite la thèse du meurtre, même si cela n’apparaît pas dans ses histoires rédigées des années plus tard : Une lettre de consolation rédigée par Venance Fortunat est envoyée au couple royal insinuant que Clovis est l'instigateur des meurtres :
« Abel, le premier, succomba frappé d’une blessure lamentable et la houe déchire les membres d’un frère. ».

Il décrit les deux enfants arrivés au paradis habillés d’une « chlamyde palmée tissée d’or éclatant et leur front porte un diadème aux pierres précieuses diverses», tenue représentant les souverains, mais aussi les martyrs glorifiés. Grégoire de Tours rend ensuite visite au roi et à la reine à Nogent-sur-Marne en 581, où il leur remet un autre poème consolatoire de Venance Fortunat...

À Paris, les jeunes princes Chlodobert et Dagobert, fils de Frédégonde, sont atteints par la maladie. Frédégonde tente d'obtenir leur guérison par différents moyens, notamment en brûlant des registres d'impôts, considérés en quelque sorte comme responsables de la colère de Dieu. Dagobert est emporté le premier par la maladie et enseveli dans la basilique de Saint-Denis. Chlodobert est emmené à la basilique Saint-Médard de Soissons, où des prières sont adressées au saint, mais il meurt aussi et est enseveli dans la basilique des Saints Crépin et Crépinien de Soissons.
Clovis, le dernier fils d’Audovère, en se vantant d’être devenu l’unique héritier du trône, insulte Frédégonde et lui fait comprendre qu’elle aura à subir sa vengeance, une fois qu'il serait monté sur le trône. Frédégonde se persuade alors que la mort de ses fils est due à un maléfice que Clovis a demandé à la mère d’une de ses servantes dont il est tombé amoureux. La servante est battue et ses cheveux coupés, suspendus à un pieu devant le logis du prince. La mère est torturée et contrainte de confirmer les soupçons qui pèsent sur elle. La reine accuse alors Clovis de haute trahison auprès du roi. Clovis est arrêté et désarmé lors d’une partie de chasse. Il est conduit garrotté auprès de la reine et l'on tente de lui faire reconnaître le complot et avouer les noms de ses supposés complices, ce qu’il refuse. Trois jours après, la reine le fait conduire dans une maison appelée Nogent de l’autre côté de la Marne où il est poignardé. Des messagers annoncent au roi que le prince s’est suicidé.

Ce n'est qu'après la mort de Chilpéric, que Clovis, ainsi que son frère Mérovée, recevra une véritable sépulture grâce à leur oncle Gontran. On retrouvera dans la Marne une dépouille aux cheveux longs, présentée comme étant celle de Clovis. Les corps de Mérovée et de Clovis seront alors transportés dans l'église Saint-Vincent de Paris (par la suite Saint-Germain-des-Prés).

Après la mort de Clovis, Frédégonde fait aussi assassiner Audovère. Basine, dernière fille d’Audovère, est quant à elle violée par les serviteurs de la reine, ce qui la rend inapte au mariage, puis cloîtrée au monastère Sainte-Croix de Poitiers, auprès de Radegonde et des filles de Caribert Ier.

Ces crimes l'empêchant désormais de nouer des relations diplomatiques faute de filles à marier, le roi regrette de les avoir tolérés.

« La mort des rois, quand le triste sépulcre recouvre les dépouilles de ces maîtres du monde, est cruelle et fait couler les larmes du peuple. Ici repose Chlodebert mort à l'âge de 15 ans. Il est arrière-petit-fils de Clovis, petit-fils de Clotaire, et fils de Chilpéric et de Frédégonde, son épouse. La naissance de cet enfant avait donné plus d'essor aux vœux de la Francie. La patrie et son père, dès qu'il a grandi, ont conçu de lui les plus hautes espérances ; le sort ennemi se hâta de le leur ravir. Mais celui-là n'est pas à pleurer de ceux qui l'ont aimé, à qui ne peut plus nuire le contact d'un monde plaintif, et qui a les honneurs du ciel. Il a vécu innocent, il ne meurt point par un crime. Il s'applaudit maintenant de posséder un royaume qui n'aura point de fin ».

« Tête chère au peuple, objet de son éternel amour, Dagobert, futur appui de la patrie et son espérance, tu meurs enfant. Issu d'une race royale, tu n'as été montré à la terre que pour lui être aussitôt ravi et transporté au ciel. Rejeton généreux dont la souche est le puissant et belliqueux Clovis, tu es l'égal par le sang de cet illustre bisaïeul, et, fils de Chilpéric et de Frédégonde, tu ressembles, noble enfant, aux anciens rois. Tu as reçu à temps l'eau sainte du baptême, de sorte que si tu perds un royaume sur la terre, tu en acquiers un autre dans le ciel. Tu vis donc dans la gloire, et quand viendra le juge du monde, tu ressusciteras dans tout ton éclat et ta beauté ».



Clovis, fils de Chilpéric Ier - Wikipedia
blog.photographies-naturelles.fr/wiki-Clovis,_fils_de_Chilpéric_Ier.html
7 oct. 2015 - 2.8 Les années de paix (577-580) ... 2.10 L'année 584 .... Chilpéric est le fils de Clotaire Ier et de sa seconde épouse, la reine Arnegonde, .... À la mort de Caribert Ier , le 5 mars 567, en l'absence d'héritier mâle, Gontran, ...


Rois et souverains de France - Page 3
www.partisansmarine.com/t11111p60-rois-et-souverains-de-france
16 juil. 2012 - Chilpéric Ier La révolte de Mérovée [center] Au printemps 576, ... Les années de paix (577-580) ... Clovis, le dernier fils d'Audovère, en se vantant d'être devenu .... La disparition des fils de Chilpéric donne en effet à Childebert II, successeur de Sigebert, la possibilité de se retrouver héritier de deux teilreich.

EN REMONTANT LE TEMPS... 581


11 Octobre 2015

Cette page concerne l'année 581 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !
PANORAMA DE BABYLONE RECONSTITUÉE

QUAND DES QUERELLES STÉRILES PERMETTENT AUX OPPORTUNISTES D'AVANCER LEUR PIONS

Le Perse Sassanide Kavadh (Cavadés, Cobad), (488-531), qui ne manque pas de qualités, est cependant très faible de caractère, sous l’influence de quelques fanatiques, il persécute tous les hérétiques...
Le principal instigateur de ces violences est Mazdak, prêtre du culte du feu, qui veut réformer la religion des mages. Partant de ce principe que la cupidité et la concupiscence sont pour les hommes la source de tous les maux, il croit assurer la victoire de la lumière sur les ténèbres, d’Ahura-Mazda sur  Angro-Mainyus, en faisant disparaître ces deux passions : En conséquence, il établit la communauté de temps après la clôture du Talmud, alors que plusieurs des docteurs qui ont pris part à ce travail de coordination enseignent encore à Sora et à Pumbadita et que le souvenir des persécutions de Peroz vit encore dans toutes les mémoires, les Juifs sont de nouveau assaillis en Perse, sous le règne de Kavadh (Cavadés, Cobad), le deuxième successeur de Peroz, par de nouveaux malheurs. A ses yeux, le communisme (communautarisme) est la voie la plus sûre pour amener le triomphe de la doctrine de Zoroastre.

Le roi Kavadh protége Mazdak et préconise ses réformes, il décrète que tous les habitants de la Perse sont tenus d’adopter les nouvelles doctrines et d’y conformer leur conduite... Les basses classes de la population, sans fortune, sans éducation et sans moralité, suivent avec empressement la nouvelle religion de Mazdak, (c'est ainsi que cela se passe on endoctrine les plus faibles on s'en sert comme bouclier puis ensuite on met le reste de la population devant le fait accompli), elles s’approprient les biens des riches et s’emparent des femmes qui leur plaisent (rien à changé).
Il en résulte qu’à cette époque on ne sait plus distinguer entre le  vice et la vertu, la propriété et le vol.
Les grands du royaume (excédés) détrônèrent Kavadh et le jettent en prison, mais il est délivré et replacé sur le trône avec l’aide des Huns, (c'est également une habitude que d'aller chercher des mercenaires pour combattre son peuple lorsqu'il n'est pas d'accord) et, de nouveau, il fait mettre en pratique les doctrines de Mazdak... Juifs et chrétiens ont à souffrir de ces folies, on les dépouille de leurs biens et on leur prend leurs femmes. Les Juifs, qui ont toujours attaché la plus haute importance à la pureté des mœurs et à la sainteté du mariage, paraissent avoir défendu par les armes l’honneur de leurs jeunes filles et de leurs épouses.
Une révolte éclate, en effet, en ce temps, parmi les Juifs  Babyloniens, et il est bien probable que cette révolte est spécialement dirigée contre les tentatives communistes des Zendik. A la tête de ce mouvement se place le jeune exilarque Mar-Zutra II.

Mar-Zutra (né vers 496) est le fils de ce savant Huna qui, à la mort de Peroz, est élevé à la dignité d’exilarque (chef de l'exil) (488-508). Quand son père meurt, il est encore tout jeune.
Dès qu’il a atteint l’âge d’homme, il prend les armes pour défendre les droits de la famille et de la propriété. Aidé de 400 vaillants compagnons, il attaque les partisans de Mazdak, et réussit, selon toute apparence, à les chasser de la partie de la Babylonie habitée par les Juifs.
D’après la chronique, il a accompli des exploits remarquables, il est même parvenu à repousser les attaques des troupes que le roi a envoyées pour réprimer l’insurrection, à conquérir l’indépendance des Juifs et à imposer un tribut aux habitants non juifs de la Babylonie...
Mahuza, qui n’est pas loin de Ctésiphon, devient la capitale d’un petit État Juif placé sous l’autorité de l’exilarque. L’indépendance de cet État subsiste pendant 7 ans. Au bout de ce temps, la petite troupe Juive est battue par un corps d’armée Perse et l’exilarque fait prisonnier.

Ce dignitaire et son vieux grand-père, Mar-Hanina, sont exécutés et leurs corps mis en croix prés du pont de Mahuza (vers 520). Les habitants de cette ville furent dépouillés de leurs biens et emmenés en captivité, la famille de l’exilarque s’enfuit en Judée, emmenant le jeune fils de ce dernier, qui est né après la mort de son père et porte également le nom de Mar-Zutra. Cet enfant est l’unique représentent de l’exilarcat, il grandit en Judée, où il se distingue plus tard par son enseignement. Ainsi, par suite des persécutions de Kavadh, la dignité d’exilarque demeure pendant un certain temps sans titulaire, Les écoles sont fermées et les docteurs contraints de s’enfuir.
Parmi les fugitifs se trouvent Akunaï et Guiza, ce dernier s’établit près du fleuve Zab. D’autres se rendent sans doute en Palestine et en Arabie. Les persécutions ne semblent pas avoir sévi dans toute la Perse, car, parmi les troupes de Kavadh qui se battent contre le général Byzantin Bélisaire, il se trouve des soldats Juifs pour lesquels le général Perse a les plus grands égards, il demande même un armistice pour leur permettre de se reposer pendant la fête de Pâque.  

A la mort de Kavadh, les persécutions contre les Juifs Babyloniens cessent. Son successeur, Kosroès Nuschirvan (531-579), impose aux Juifs comme aux chrétiens une taxe dont les enfants et les vieillards seuls sont exempts, mais il n'agit pas ainsi par haine ou par intolérance, il cherche seulement à remplir les caisses de l’État.
Pendant son long règne, les Juifs  vivent tranquilles, les communautés se réorganisent, les écoles rouvrent et les docteurs qui ont pris la fuite reviennent en Babylonie. Guiza, qui a cherché un refuge prés du fleuve Zab, est placé à la tête de l’école de Sora, et Simuna à la tête de l’école de Pumbadita.

Ces docteurs s’appliquent à attirer dans les écoles de nombreux disciples, à relever l’enseignement religieux et à reprendre l’étude du Talmud, ils continuent aussi, selon l’ancien usage, à réunir autour d’eux des auditeurs, pendant les mois d’Adar (mars) et d’Ellul (septembre), pour leur transmettre la tradition, les initier à l’enseignement et leur indiquer quelques questions à élucider par leurs propres recherches. Mais la force créatrice est épuisée chez les disciples des derniers Amoraim, ils n’ajoutèrent presque plus rien à la partie déjà existante du Talmud, ils fixent seulement d’une façon définitive de nombreux points du rituel, du droit civil et du droit matrimonial qui n’ont pas encore été résolus ou sur lesquels les diverses écoles ne sont pas d’accord. Les juges ont besoin de lois certaines pour les appliquer dans les cas donnés, et particuliers de prescriptions claires pour pouvoir les mettre en pratique.
RUINES DE DARA
Les docteurs de cette époque s’efforcent de satisfaire à cette nécessité en établissant des règles fixes là où règnent l’indécision et l’incertitude.
De là, leur nom de Saboraïm, c’est-à-dire ceux qui examinent le pour et le contre pour fixer les lois religieuses et les lois civiles.
Les Saboraïm, qui poursuivent un but tout pratique, commencent leur tâche immédiatement après la clôture du Talmud, leur œuvre est continuée par Guiza, Simuna et leurs collègues. Guiza et Simuna mettent tout d’abord le Talmud par écrit, ils utilisent, pour ce travail, et ce qu’ils ont appris par la tradition et les notes écrites qu’ils ont rédigées pour aider leur mémoire, quand un passage leur semble obscur, ils y ajoutent des explications. Ce sont eux qui ont donné au Talmud la forme sous laquelle l’ont reçu les communautés contemporaines et les générations postérieures.  
A cette époque naît une science sans laquelle la Bible serait restée un livre fermé et qui ébranle la domination jusqu’alors absolue du Talmud. L’Écriture Sainte est presque complètement inconnue de la foule, ceux qui n’ont pas appris par la tradition, dès leur jeune âge, à en lire le texte, n’y comprennent rien, parce que les consonnes ne sont pas pourvues de voyelles.

Dans les temps antérieurs, la nécessité a déjà obligé les savants a créer des signes pour les  voyelles principales (a, i, u), mais on en fait un usage très restreint, elles ne sont ajoutées qu’à de rares consonnes, et, pour lire le reste, il faut le savoir par la tradition, ou le deviner.
Il est très difficile de distinguer l’un de l’autre deux mots écrits avec les mêmes consonnes et ayant une signification différente, aussi le sens de la Bible reste-t-il obscur pour le peuple. Seuls les docteurs et leurs disciples savent lire la Bible, et encore ne la lisent-ils qu’à travers le Talmud... C’est à ce moment que part de la Grèce en décadence un mouvement scientifique qui se propage en Perse.
Après la fermeture des écoles d’Athènes par l’empereur Justinien, les 7 sages de la Grèce émigrent en Perse, où ils espèrent trouver protection auprès du roi Nuschirvan. Leur attente n'est pas trompée. Sous l’impulsion des savants Grecs, une école de médecine et de sciences naturelles est fondée dans une contrée où les Juifs demeurent en grand nombre.
La linguistique est également cultivée, principalement par des chrétiens de Syrie habitant près de l’Euphrate et en deçà du Tigre, la secte des Nestoriens, qui, à la suite d’une discussion sur une question dogmatique, se sont séparés de leurs coreligionnaires établis à l’ouest de l’Euphrate, les Jacobites.
Les Nestoriens sont plus portés vers les Juifs que les autres chrétiens, leurs prêtres et leurs savants entretiennent avec eux d’excellentes relations.

S’inspirant de leur exemple, les Juifs se décident à étudier la Bible plus attentivement. Mais, avant tout, il est nécessaire d’en rendre la lecture plus facile en pourvoyant le texte de voyelles. Ce travail a été accompli par un ou plusieurs savants restés inconnus. D'abord on s'est contenté d’introduire quelques voyelles, qui semblent avoir été facile a créer. On transcrit sous une forme plus petite que leur forme habituelle certaines lettres hébraïques dont le son se rapproche de celui des voyelles qu’on veut exprimer, et on les a ajouté en guise de voyelles aux consonnes.
Ce procéde a eu d’excellents résultats, et a rendu non seulement le texte de la Bible plus facile à comprendre en permettant, par conséquent, à un plus grand nombre de personnes de connaître les principes généreux et la morale élevée du judaïsme, mais elle sert également la civilisation.
Quand le christianisme s'est réveillé de sa longue torpeur, ses guides spirituels ont puisé dans l’étude du texte original de la Bible la force de dissiper entièrement les nuages de cette sombre époque. Il leur a été probablement impossible d’étudier l’Écriture Sainte sans les signes voyelles. Les inventeurs Babyloniens ou Perses des signes voyelles ont aussi introduit dans le texte biblique un système très simple de signes pour indiquer la fin des versets et des paragraphes... Ce système, resté ignoré pendant plus de 10 siècles, n’est connu que depuis une cinquantaine d’années : Il est appelé le système Babylonien ou Assyrien.
Il a été supplanté par un autre système, plus récent, qui a pris naissance à Tibériade. On sait que pendant les persécutions de Kavadh, le représentant de l’exilarcat, Mar-Zutra, s’est réfugié en Judée, plus tard, il est nommé chef d’école à Tibériade. Ses descendants ont continué à diriger cette école pendant plusieurs générations... Ils se considèrent comme les seuls exilarques légitimes, les vrais descendants de la maison de David, tandis qu’ils regardent ceux qui occupent de leur temps la dignité d’exilarque en Babylonie comme des usurpateurs.

De là, une sourde hostilité entre les chefs religieux de la Judée et ceux de la Babylonie. Toute innovation introduite par ces derniers est repoussée ou au moins accueillie avec froideur à Tibériade. Il en arrive de même pour le système Babylonien des accents et des signes voyelles.
Ce système ne peut, du reste, pas convenir à la Palestine, par cette raison que les voyelles sont prononcées autrement dans cette contrée qu’en Babylonie.
Il a été remanié, développé et subit des modifications telles qu’il devient absolument méconnaissable et que les orgueilleux docteurs de Tibériade peuvent s’en déclarer les créateurs, sans craindre aucune contradiction. Ce qui les aide à établir cette croyance, c’est qu’un peu plus tard l’étude de la langue hébraïque devient une des principales occupations de l’école de Tibériade, d’où elle se propage dans les écoles extra-palestiniennes.
On a seulement découvert dans les temps modernes qu’il existait des signes voyelles et des accents Babyloniens, et que le système de Tibériade n’en est que le plagiat. Quoique ceux qui ont introduit les signes voyelles dans le texte biblique aient trouvé l’idée première de leur système chez les chrétiens Syriens, ils ne les ont cependant pas servilement imités. Il est vrai que, dans les textes des chrétiens, les consonnes ont des signes voyelles, mais les Nestoriens en sont restés au système défectueux des points qui rendent la lecture si difficile, et les Jacobites, qui se servent de vrais signes voyelles, n’emploient ce système qu’un siècle après les Juifs.

Ni la chronique ni la tradition n’ont conservé les noms des successeurs immédiats des Saboraïm Guiza et Simuna ils ont été oubliés au milieu des persécutions qui ont alors repris contre les Juifs, sous le successeur de Nuschirvan, Hormisdas IV (579-589).
A cette époque les mages et les ecclésiastiques rivalisent d’intolérance envers le judaïsme, les prêtres de deux religions dont l’une poursuit la victoire définitive de la lumière sur les ténèbres et l’autre prêche l’amour des hommes abusant de la faiblesse de certains rois pour maltraiter les sectateurs d’un autre culte...

Hormisdas IV ne ressemble en rien à son père Nuschirvan, il a les instincts cruels d’un Néron. Tant qu’il reste sous l’influence de son précepteur et conseiller Buzurg-Mihir, un Sénèque Perse, qui invente, dit-on, le jeu d’échecs pour prouver à son maître que tout roi est dépendant de l’armée et de la nation, Hormisdas domine ses mauvaises passions... Une fois son précepteur retiré de la cour, il ne garde plus aucun ménagement.

A l’instigation des mages, qui croient retarder la chute imminente de leur religion en persécutant les autres croyants, il tourne toute sa colère contre les Juifs et les chrétiens.
Les écoles de Sors et de Pumbadita sont fermées et les docteurs obligés, comme sous Peroz et Kavadh, d’émigrer dans d’autres contrées (vers 581).
Une partie d’entre eux s’établit à Peroz-Schabur, près de Nehardéa, cette ville leur offre un refuge plus sûr, parce qu’elle est gouvernée par un chef arabe.(pas encore musulman)
Plusieurs écoles s’organisent à Peroz-Schabur, une d’elles a laissé un certain renom, c’est celle de Mari.
Détesté de ses sujets, qu’il maltraite, vaincu par les ennemis de la Perse, qui réussirent à s’emparer de plusieurs provinces, Hormisdas voit son pouvoir battu en brèche de tous côtés.
Il est d’abord vaillamment soutenu par le général Bahram Tschubin, il récompense son défenseur de ses services en le destituant...
Bahram, irrité, se révolte contre son roi, le précipite du trône et le fait enfermer dans un cachot, où il est tué (589).
Bahram gouverne d’abord la Perse au nom du roi Kosru, bientôt il jette le masque et s'assoit lui-même sur le trône de Perse... Sous son règne, les Juifs de la Perse et de la Babylonie ont été très heureux, il les a traité avec bienveillance et les a autorisé à rouvrir les écoles de Sora et de Pumbadita (589).
HAMMAT
Ils lui témoignent leur reconnaissance en lui fournissant des hommes et de l’argent. Sans les Juifs, il n’aurait certes pas pu rester au pouvoir, car le peuple Perse est demeuré fidèle au roi légitime Kosru, les troupes seules soutiennent Bahram, et les Juifs contribuent en grande partie à l’entretien de ces troupes. Le règne de Bahram n'a pas été de longue durée... Kosru revient dans son royaume avec une armée que lui a fournie l’empereur Byzantin Maurice et à laquelle se joignent un grand nombre de Perses. Bahram est battu et obligé de se réfugier chez les Huns. Les Juifs paient de la mort leur dévouement à la cause de l’usurpateur.
A la prise de Mahuza, la général Perse Mebodès fait passer par les armes la plupart des habitants Juifs de la ville. Kosru II (590-628) ressemble plus à son grand-père Nuschirvan qu’à son père Hormisdas.

D’un caractère très doux, il pardonne aux Juifs leur fidélité envers Bahram et laisse subsister les deux écoles de Sora et de Pumbadita. A la tète de la première se trouve Hanan, et ensuite Mari  bar Mar, à la tête de la seconde, Mar bar Huna (de 609 jusque vers 620). Ils ont pour successeurs : Haninaï, à Pumbadita, et Hanania à Sora. Ces deux docteurs assistent encore à la chute de la puissance Perse et au triomphe des  Arabes.
Dans les dernières années de la domination des Perses, la tranquillité des Juifs n'est plus troublée, les derniers rois Sassanides, dont 5 se succèdent au trône dans un espace de 5 ans, sont trop préoccupés de leur propre sécurité pour songer aux Juifs... Ils laissent ces derniers diriger leurs affaires comme ils l’entendent. Aussi le judaïsme Babylonien continue-t-il à avoir à sa tête un exilarque.
Pendant le demi-siècle qui s’écoule depuis la réouverture des écoles religieuses, sous Bahram, jusqu’à la domination des  Arabes (589-640), il y a eu 3 exilarques dont le nom a été conservé et dont le dernier, Bostanaï, fait briller la dignité dont il est revêtu d’un vif éclat...
Les Juifs de la Palestine sont bien plus malheureux que leurs coreligionnaires de la Perse. Soumis à une législation inique, ils sont exclus de toutes les fonctions honorifiques et n’ont même pas le droit de construire de nouvelles synagogues. Un mot de l’empereur Zénon peint leur situation dans toute sa tristesse. La ville d’Antioche, comme la plupart des grandes villes de l’empire Byzantin, se divisait, aux courses de chevaux, en deux partis, les bleus et les verts. Ces derniers suscitèrent un jour des troubles, attaquèrent leurs adversaires, tuèrent, entre autres, beaucoup de Juifs, jetèrent leurs cadavres dans le feu et incendièrent plusieurs synagogues.

Quand l’empereur Zénon est informé de cet événement, il déclare que le parti des verts ne méritent d’être punis que parce qu’ils se sont contentés de brûler les Juifs morts et ont épargné les  vivants.
Cette haine sauvage vouée par les hauts dignitaires aux Juifs encourage naturellement la foule à se ruer à toute occasion sur ces parias, les habitants d’Antioche se distinguent particulièrement par leur hostilité envers les Juifs...

Un conducteur de chars célèbre, Calliopas, étant venu un jour de Constantinople à Antioche, où il se range sous la bannière des verts, des désordres se produisent à Daphné, près d’Antioche, où s’était rendu son parti, et, sans provocation, sans motif aucun, toute cette foule attaque la synagogue, tue les Juifs qui y sont réunis et détruit tous les objets sacrés qu’elle y trouve (9 juillet 507). Pendant qu’on cherche noise aux anciens maîtres de la Terre Sainte, quand ils s’avisent de restaurer une vieille synagogue délabrée. Le christianisme prend possession peu à peu de la Palestine tout entière, il y élève librement des églises et des couvents.

Evêques, abbés et moines se remuent en Judée et y discutent tumultueusement sur la nature simple ou la nature double du Christ.
Même Jérusalem, qui, malgré la destruction du temple, est restée la capitale religieuse des Juifs, a cessé d’être le centre du  judaïsme, les chrétiens s’en sont emparés, y ont fondé un évêché et en défendent l’accès aux premiers possesseurs depuis que l’impératrice Hélène, la mère de Constantin, dont la réputation de jeune fille n’est pas sans tache, a eu la pensée d’y faire construire, en expiation de ses fautes, l’église du Saint-Sépulcre... (Maintenant Jérusalem n'est plus ni aux Juifs ni aux chrétiens mais elle est prise en otage par les musulmans opportunistes qui n'y ont rien à faire), Seule la jolie ville de Tibériade a conservé son rang, elle est restée le siège de l’activité religieuse des Juifs, et, grâce aux descendants de Mar-Zutra qui s’y sont établis, son école continue à jouir en Palestine et au dehors d’une très grande autorité.
Le roi Juif de l’Arabie lui-même se soumet aux ordres venus de Tibériade. Mais là aussi le christianisme a élu domicile en y établissant un évêché.

Il est probable qu’à Nazareth, le berceau du christianisme, où l’on rencontre les plus belles femmes de la Palestine, la population est en grande partie Juive, car cette ville n’a pas eu pas d’évêque. De même, Scythopolis (Bethsan), qui devient à cette époque la capitale de la deuxième Palestine (Palœstina secunda), et Néapolis (Sichem), devenue la capitale des Samaritains depuis que Samarie est une ville chrétienne, renferment de nombreux habitants Juifs. Mais dans toutes ces villes, excepté à Nazareth, les Juifs sont en minorité et sont presque complètement perdus au milieu de la population chrétienne... Même si les Juifs de la Palestine et de l’empire Byzantin sont régis en tant que citoyens par une législation restrictive, du moins peuvent-ils, jusqu’au règne de Justinien, pratiquer librement leur religion.

Cet empereur est le premier qui, non content d’étendre leurs incapacités civiles, s’immisce dans leurs affaires religieuses. C’est lui qui promulgue la loi humiliante en vertu de laquelle ils ne peuvent pas témoigner en justice contre les chrétiens (532). Il est vrai qu’il leur laisse le droit de témoigner entre eux, tandis qu’il refuse tout témoignage des Samaritains, même contre leurs coreligionnaires, et leur interdit de disposer de leurs biens par testament...

Justinien se montre si sévère envers les Samaritains, parce qu’ils se sont révoltés à plusieurs reprises contre le pouvoir impérial et se sont donné autrefois un roi, Julien bar Sabar.
Une autre loi d’exception est dirigée à la fois contre les Juifs et les Samaritains. Tout en étant exclus de toutes les dignités, ils peuvent être obligés d’accepter la charge si onéreuse du décurionat (dignité municipale), sans jouir cependant des privilèges attachés à cette charge : L’immunité contre la peine de la flagellation et de l’exil.
Qu’ils portent le joug, même s’ils en gémissent, mais qu’ils soient déclarés indignes de tout honneur. Justinien défend aussi aux Juifs, sous peine d’amende, de célébrer leur Pâque avant les Pâques chrétiennes, les gouverneurs des provinces sont chargés de veiller à l’exécution rigoureuse de cet édit. Dans d’autres circonstances encore, Justinien s’immisce dans les affaires religieuses des Juifs. Il se produit une fois une scission dans une communauté Juive, peut-être à Constantinople ou à Césarée. Les uns demandent que les chapitres du Pentateuque et des prophètes qu’on lit en hébreu dans les synagogues soient lus en même temps en langue grecque pour les illettrés et les femmes.
Les rigoristes, et spécialement les docteurs, éprouvent une certaine aversion à faire usage, à l’office divin, de la langue de leurs persécuteurs, qui est en même temps la langue de l’Église, ils objectent aussi que cette innovation ne laisse plus de temps pour les discours d’édification. La discussion est très vive, et les partisans du grec vont jusqu’à porter le différend devant l’empereur.
Justinien se déclare naturellement pour l’introduction de la traduction grecque, il ordonne aux Juifs de se servir de la  version des Septante ou de celle d’Aquila. Dans les synagogues des provinces Italiennes, il faut traduire les chapitres de l’Écriture en langue latine.
En outre, Justinien menace de châtiments corporels les partisans de la vieille liturgie qui excommunieront leurs adversaires... Ces diverses dispositions peuvent à la rigueur se justifier. Mais l’empereur outrepasse certainement son droit en contraignant toutes les communautés juives de l’empire Byzantin, même celles qui ne veulent pas de cette innovation, à lire la traduction grecque ou latine des chapitres de la Bible récités à l’office divin, et en défendant de rattacher dorénavant à ces chapitres, dans les synagogues, comme cela s’est toujours pratiqué, des discours d’édification.
Il croit qu’en obligeant les docteurs à remplacer l’explication traditionnelle de la Bible, qui affermit les Juifs dans leur religion, par la lecture de la traduction grecque des Septante modifiée d’après les idées chrétiennes, il facilitera la conversion des Juifs au christianisme. Il attache une importance capitale à cette loi, car il ordonne à son ministre Areobindus de la faire connaître à tous les fonctionnaires impériaux et de les inviter à en surveiller l’application avec un soin tout particulier (13 février 553).
Cette loi perfide n’a pas eu les conséquences qu’en attend l’empereur. La nécessité d’entendre à la synagogue la traduction de la Bible ne se fait pas sentir, en général, chez les Juifs , ceux qui ont réclamé cette réforme restent isolés, et, dans les communautés unies, il n’est pas très difficile d’organiser le service divin de telle sorte que les autorités ne s’aperçoivent pas de la violation de l’édit impérial.

Les prédicateurs continuent à faire servir l’Écriture Sainte à édifier les fidèles, sans craindre de diriger parfois des traits acérés contre leurs oppresseurs. Ils disent, par exemple, que ce passage des Psaumes :
« Là, fourmillent des vers sans nombre, s’applique aux édits innombrables dirigés par l’empire Romain (Byzance) contre les Juifs, que les grands et les petits animaux représentent les ducs, les gouverneurs et les généraux, et que quiconque (des Juifs) s’associera à eux deviendra un objet de risée. — Il en est des édits d’Esaü (Byzance), disent-ils encore, comme d’une flèche qu’on lance au loin, de même qu’on ne remarque la flèche que lorsqu’elle atteint le cœur, de même les édits d’Ésaü sont des traits qui frappent à l’improviste, on ne s’en aperçoit que lorsqu’on annonce que le coupable a encouru la peine de mort ou l’emprisonnement ».

DERAFSH KAVIANI
Les Juifs paraissent encore avoir eu à subir une autre ingérence de Justinien dans leur liturgie. Il leur a été interdit de réciter dans les synagogues la prière si importante du rituel qui proclame l’unité de Dieu (le Schema)... Les chrétiens considèrent peut-être cette prière comme une protestation contre la Trinité. On place des gardiens dans les temples pour veiller à l’exécution de cette mesure aussi inique que ridicule et empêcher les fidèles de dire à haute  voix : Écoute, Israël, l’Éternel, notre Dieu, est un. Les Juifs se soumettent à cet édit, l’officiant passe cette prière et l’assemblée la récite à voix basse. (c'est en effet l'évidence même, il est toujours possible pour les vrais croyants de contourner ce genre d'interdit)
Pendant les jours de fête et le sabbat, après le départ des surveillants, qui n’assistent qu’à la prière du matin, l’officiant récite le Schema au deuxième office.

Justin le Jeune, qui succède à Justinien, maintient toutes les lois restrictives édictées par son prédécesseur contre les Juif et les Samaritains, mais il n’en ajoute pas de nouvelles.
Sous les empereurs Tibère et Maurice, il n’est pas question de la population Juive. Mais pendant le règne de l’usurpateur Phocas, qui essaie de renouveler les exploits de Caligula et de Commode, survient un événement qui jette une vive lumière sur la triste situation des Juifs...
A  Antioche, où de tout temps le peuple hait profondément les Juifs, ceux-ci se jettent un jour sur leurs ennemis, en tuent un grand nombre et brûlent les cadavres.
Ils s’acharnent surtout contre le patriarche Anastase, nommé le Sinaïte, lui infligeant les plus cruels traitements et le traînent à travers les rues avant de lui donner la mort.
Quelles effroyables souffrances les Juifs doivent-ils avoir endurées de la part des fonctionnaires impériaux et du clergé pour se porter à de tels excès ! Dès que Phocas est informé de ces troubles, il nomme Bonosus gouverneur de l’Orient et charge le général Kotys de châtier les émeutiers.
Les Juifs se défendent avec vigueur et repoussent les troupes impériales. Des forces plus considérables sont envoyées, les Juifs doivent déposer les armes. Le châtiment est terrible, une grande partie d’entre eux sont tués, d’autres sont mutilés, les autres enfin sont envoyés en exil (septembre et octobre 608).

Les Juifs, exaspérés contre leurs oppresseurs, trouvent bientôt une occasion inattendue de se venger. Phocas a usurpé le trône de l’empereur Maurice le gendre de ce dernier, Kosru II, roi des Perses, résout de châtier Phocas et de s’emparer de l’empire Byzantin.
Il envahit l’Asie Mineure et la Syrie avec une armée considérable. Dans l’intervalle, Héraclius détrône Phocas, il en informe Kosru et lui propose de conclure la paix avec lui, Kosru refuse.
Un corps d’armée Perse, sous le commandement du général Scharbarzar, descend des hauteurs du Liban pour envahir la Palestine. Quand les Juifs de ce pays apprennent la défaite des chrétiens et les progrès continus de l’armée Perse, ils éprouvent un ardent désir de prendre part à la lutte. Ils pensent que l’heure a enfin sonné où ils pourront se venger des maux dont les Romains et les chrétiens les accablent depuis des siècles ! Sur l’instigation d’un certain Benjamin, de Tibériade, qui consacre son immense fortune à fomenter des troubles et à armer des soldats Juifs contre les Romains, un appel est adressé à tous les Juifs de la Palestine pour les engager à se joindre à l’armée Perse.

À cet appel, les robustes Juifs de Tibériade, de Nazareth et des montagnes de la Galilée viennent se ranger en foule sous le drapeau des Perses. Il est probable qu’ils massacrent auparavant les chrétiens et saccagent les églises de Tibériade, ils s’unissent aux soldats de Scharbarzar pour marcher sur Jérusalem et reprendre la Ville Sainte aux chrétiens.
En route, ces troupes sont rejointes par les Juifs du sud de la Palestine et par des bandes de Sarrasins. Jérusalem est emportée d’assaut (juillet 614). On dit que 90.000 chrétiens sont tués dans la  ville.
La chronique ajoute que les Juifs ont racheté aux Perses leurs prisonniers chrétiens pour les faire mourir... Cette accusation ne repose sur aucun fait précis. Couvents et églises sont brûlés à Jérusalem par l’ennemi. Il est probable que les Juifs prennent une plus grande part à ces scènes de destruction que les Perses, parce qu’ils estiment que la Ville Sainte n’est pas moins souillée par la présente de la croix et des reliques des martyrs qu’elle l’a été autrefois par les idoles d’Antiochus Epiphane et d’Adrien.  

Appelés par leurs coreligionnaires de Tyr, des Juifs de Jérusalem, de Tibériade, de Galilée, de Damas et même de Chypre marchent sur cette ville, au nombre de près de 20.000, dans l’espoir de surprendre les chrétiens et de les massacrer dans la nuit de Pâques... Les chrétiens, informés de ce projet, prennent les devants, ils s’emparent des Juifs de Tyr, les jettent en prison, ferment les portes de la ville et attendent l’arrivée de leurs ennemis. Ceux-ci, trouvant les chrétiens prêts à se défendre, se mettent à dévaster les églises construites aux environs de Tyr.
Chaque fois que les chrétiens de cette ville apprennent qu’une église a été détruite, ils tuent cent de leurs prisonniers Juifs et jettent leurs têtes par-dessus les murs... 2.000 Juifs, dit-on, sont ainsi massacrés. Les assiégeants, effrayés des terribles représailles des chrétiens, se retirent.

Pendant 14 ans, les Juifs sont de nouveau maîtres de la Palestine. Un grand nombre de chrétiens, doutant de l’avenir de leur religion ou craignant d’être maltraités par les Juifs, se convertissent au judaïsme. Une conversion fait surtout grand bruit, c'est celle d’un moine.



Enfermé depuis des années dans un couvent, sur le mont Sinaï, il a tout à coup des songes qui lui font croire que sa religion est fausse. D’un côté, il voit le Christ, les apôtres et les martyrs, enveloppés d’un sombre nuage, et de l’autre, Moïse, les prophètes et les saints d’Israël brillant d’un éclat lumineux. Longtemps il hésite sur la détermination à prendre. Enfin, fatigué de cette lutte intérieure, il descend du Sinaï, traverse le désert, arrive en Palestine et se rend à Tibériade, où il annonce aux Juifs sa résolution de se convertir.
Il se fait circoncire, prend le nom d’Abraham, se marie avec une juive et devient un vaillant défenseur de sa nouvelle religion et un adversaire résolu du christianisme.

Cependant, les espérances que les Juifs ont fondées sur le triomphe des Perses ne se réalisent pas. Les vainqueurs ne rendent pas à leurs alliés la  ville de Jérusalem, comme ceux-ci y ont compté, ne leur permettent pas d’organiser leurs communautés en associations indépendantes, et les chargent probablement d’impôts... Par suite de ces déceptions, un certain mécontentement se fait jour parmi les Juifs de la Palestine les plus remuants sont exilés en Perse.

Il se produit alors un revirement dans les esprits, les Juifs se rapprochent de l’empereur Héraclius. Attentif à profiter de tout ce qui peut affaiblir les Perses, Héraclius encourage les Juifs à se détacher des Perses, et, probablement après une entente préalable avec Benjamin, de Tibériade, il conclut une alliance avec eux, leur promettant l’impunité pour le mal qu’ils ont fait aux chrétiens et leur assurant encore d’autres avantages (vers 627). Grâce à ses victoires, grâce aussi à la révolte de Siroès contre son père Kosru, Héraclius reconquiert toutes les provinces dont l’armée Perse s’est emparée.
A la suite du traité que l’empereur Romain a conclu avec Siroès, qui détrône et fait assassiner son vieux père, les Perses se retirent de la Judée, et cette contrée retombe sous la domination Byzantine (628).

En l’automne de cette année, Héraclius se rend en triomphe à Jérusalem. Comme Tibériade se trouve sur son chemin, il s’arrête quelque temps dans cette ville, où Benjamin lui offre l’hospitalité et entretient à lui seul son armée. Dans un de ses entretiens, l’empereur demande à Benjamin pourquoi il s'est montré si acharné contre les chrétiens...
Parce qu’ils sont les ennemis de ma foi, répondit courageusement Benjamin.
PALAIS D'ARDESHIR
À son entrée dans Jérusalem, Héraclius est instamment prié par les moines et le patriarche Modeste d’exterminer tous les Juifs de la Palestine. L’empereur refuse en invoquant les promesses solennelles qu’il a faites aux Juifs de les protéger, promesses qu’il ne peut trahir sans devenir un grand pécheur devant Dieu et un parjure devant les hommes. Le dévot empereur se laisse convaincre, et il ordonne une persécution générale contre les Juifs de la Palestine, tous ceux qui ne parviennent pas à se réfugier dans les montagnes ou à gagner l’Égypte sont massacrés. De tous les Juifs Palestiniens, Benjamin de Tibériade, l’instigateur de la révolte contre Rome, est seul épargné, parce qu’il s’est converti au christianisme. Le souvenir du parjure dont Héraclius se rend coupable envers les Juifs se conserva très longtemps, grâce au jeûne que les moines ont institué en l’honneur de ce crime et que les chrétiens d’Orient, notamment les Coptes et les Maronites, observent pendant quelques siècles. En s’abstenant de manger de certains aliments, ils croient racheter le massacre de plusieurs milliers de Juifs !... (Et maintenant toute la contrée appartient aux musulmans réduisant les juifs et les chrétiens à l'état de dhimmis, massacrants tout ceux qui ne sont pas d'accord avec eux, et, faisant un désert d'une région qui fut autrefois prospère)

Histoire Des Juifs (2) - Scribd
https://fr.scribd.com/doc/206773219/Histoire-Des-Juifs-2
12 févr. 2014 - Au bout de ce temps, la petite troupe juive fut battue par un corps d'armée .... n'est connu que depuis une cinquantaine d'années ; il est appelé le ... sous Peroz et Kavadh, d'émigrer dans d'autres contrées (vers 581). ...... Les Arabes trouvaient plaisir aux histoires à la fois naïves et sérieuses de la Bible.
Le Grand dictionnaire historique, ou le Mélange curieux de ...
https://books.google.fr/books?id=5KE0ueA4rw0C
Louis Moréri, ‎Desmarest - 1732
L'année suivante s'étant trouvé mal à Thessa— lonique, il s'y sit baptiser, &.publia divers ... Quelque tems après les Perses vinrent ... T eodose tit tenir le II. concile general , qui fut celebre à Constantinople en 581. ... Theodose commença son regne par publier des édits très-severes contre les Juifs 8c les Heretiques; 8c en ...