mardi 3 juin 2014

1078... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1078 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA TOUR DE LONDRES SENTINELLE MOYENÂGEUSE DE LA VILLE

LA TOUR DE LONDRES
Construite en 1078 par Guillaume le Conquérant durant la conquête Normande de l’Angleterre, la Tour de Londres est résidence royale pendant des siècles, et prison dès 1100. Son architecture évolue sous les règnes de Richard I, d’Henri III et d’Édouard Ier pour atteindre sa version définitive à la fin du XIIIe siècle. Le site est composé d’une tour principale, la Tour Blanche, entourée de bâtiments (où sont gardés les fameux Joyaux de la Couronne) et de deux rangées de rempart... En plus de son rôle principal, elle sert aussi d’armurerie, de ménagerie et de trésorerie (la monnaie britannique y était frappée). Elle est le berceau de grands événements historiques, comme la mise à mort de reines (Anne de Boleyn et Jeanne Grey) ou l’emprisonnement de grands personnages (Élisabeth Ière et Guy Fawkes).
Quand on visite Londres aujourd’hui, on a du mal à croire, en regardant les immeubles ultra modernes de la City, que cette ville à été fondée par les Romains vers l’an 50, sous le nom de Londinium. Il existe pourtant un endroit où l’Histoire est présente, un endroit emblématique au cœur de la capitale du Royaume-Uni : la Tour de Londres.
La célèbre Tour de Londres est aujourd’hui un musée, où sont gardés les joyaux de la couronne, que des milliers de touristes viennent regarder. Le contraste entre ce vieux château-fort impeccablement conservé et restauré et les gratte-ciels modernes est saisissant, les époques se mélangent ici en un seul quartier. L’édifice est toutefois assez grand pour réussir à nous faire oublier ce coté moderne de la ville, et nous transporter quelques siècles en arrière, en plein Moyen-âge, pour peu que l’on se donne la peine de faire un petit effort d’imagination...
En sortant du métro « Tower Hill », situé sur la colline éponyme, on oublie facilement que c’ est à cet endroit que les exécutions des peines capitales ont eu lieu, mais la Tour de Londres, située de l’autre coté de la route, permet de se souvenir que cet endroit est occupé depuis des temps immémoriaux. En effet, c’est à « Tower Hill » que les archéologues on retrouvé des traces d’occupation humaine datant de l’âge de bronze, c’est également ici que le premier village romain de Londinium est construit, puis détruit et incendié par la reine Boadicée au premier siècle de notre ère...
La ville de Londres a construit, à « Tower Hill », juste à coté du métro, un point de vue sur la Tour de Londres, pour ceux qui veulent apprécier le panorama. Au sol, un gigantesque cadran solaire, où sont retracées les grandes dates de l’histoire de la ville, depuis l’édification du vénérable monument, en l’an 1078. L’endroit est clairement stratégique, et personne ne s’étonne qu’il soit occupé depuis des millénaires. De la Tour de Londres,on a un bon panorama sur les alentours, avec la Tamise sur l’un des cotés, ce qui permet d’en contrôler le trafic. On peut rêvasser un peu à regarder cet ancien château-fort qui nous semble flambant neuf, tant les Anglais mettent du cœur à conserver ce lieu. C’est à la Tour de Londres que l’identité nationale de l’Angleterre s’est forgée, à commencer par cette première conquête du pays par le Duc de Normandie, Guillaume le Conquérant au XIe siècle.



Pendant la Renaissance, la Tour de Londres connaît l’abandon des élites dirigeantes, comme un peu partout en Europe. Les rois et reines ne veulent plus habiter dans ces austères demeures, aux fonctions essentiellement défensives, ne laissant que très peu de place pour le confort... Avec les Tudor, la Tour de Londres, délaissée, sert désormais principalement d’arsenal militaire et de prison, et gagne petit à petit une sinistre réputation de lieu de tortures... Cette réputation est exagérée, même si la Tour de Londres en joue encore aujourd’hui. Le personnage historique Guy Fawkes est sans doute l'un des plus célèbres torturés de la Tour de Londres.
On se souvient aussi de l’exécution de 3 reines d’Angleterre au XVIe siècle, dont deux à « Tower Green », qui marquent à jamais l’endroit, suscitant contes et légendes : on raconte que leurs fantômes hantent encore les lieux. On peut ainsi croiser Anne Boleyn, Catherine Howard ou Jane Grey… entre autres fantômes de malheureux exécutés...
Heureusement, la forteresse n’a pas que de simples fonctions répressives : c’est également l’endroit où l’on frappe monnaie, depuis les débuts de la monarchie Normande, jusqu’au déménagement du XIXe siècle. Il existe aujourd’hui encore une petite unité de production, vouée à la création de pièces de monnaie commémoratives pour le monde entier... Pour les férus de numismatique, toute une salle est consacrée aux pièces de monnaie produites à la Tour de Londres.
L’ancienne forteresse, devenue simple musée, est désormais un lieu où l’on découvre le Moyen-âge, de façon pédagogique. On le comprend vite, le premier public des animations présentes sur le site, ce sont les enfants. On aura le plaisir de voir des armures médiévales, des armes à feu de la Renaissance, des canons, et bon nombre d’animations ludiques ou de décorations destinées aux enfants. La chambre du roi Édouard Ier a été reconstituée à l’identique dans une des nombreuses tours de la forteresse, la Tour Saint Thomas.
La Tour de Londres, symbole de la puissance de la monarchie depuis l’établissement de Guillaume le Conquérant, possède encore une fonction majeure : garder les joyaux de la couronne britannique, depuis le XIIIe siècle et le roi Henri III. Le public peut voir ces fabuleux joyaux depuis 1669. Les joyaux ont fait l’objet de nombreuses tentatives de vol. Pour pouvoir admirer ces magnifiques pièces d’orfèvrerie, il faut passer sur un tapis roulant, qui défile devant les joyaux sous cage. Il est donc impossible de regarder dans le détail les couronnes, les sceptres et autres « regalia » du Royaume-Uni... Une deuxième salle d’exposition existe, avec des joyaux « mineurs », où il est possible d’observer dans le détail. Tout ceci se comprend parfaitement, et il est difficile de blâmer les responsables de la Tour de Londres. Le succès de l’exposition permanente des joyaux de la couronne est immense, chaque année ce sont des centaines de milliers de personnes qui viennent les voir.
Les chiffres sont éloquents : les joyaux de la couronne, ce sont avant tout 23 578 pierres précieuses ! La « Imperial State Crown » (Couronne impériale d’apparat) à elle seule présente 2 868 diamants, 273 perles, 17 saphirs, 11 émeraudes et 5 rubis. C’est ici aussi que l’on peut admirer le plus gros diamant taillé du monde, le « First Star of Africa », issu du Cullinan, le plus gros diamant jamais découvert. Il est monté sur le sceptre impérial. Ces symboles monarchiques sont encore utilisés par les souverains anglais lors des couronnements...
UN DES FAMEUX CORBEAU
La Tour de Londres, officiellement nommée « Her Majesty’s Royal Palace and Fortress the Tower of London » n’abrite plus de souverain Anglais depuis Jacques Ier, il y a 500 ans, mais reste un lieu majeur de l’histoire Anglaise et Européenne. C’est un lieu où les Anglais viennent à la rencontre de leur Histoire, où les traditions semblent immuables depuis des siècles. Les gentils « guides touristiques » habillés de curieuse façon, sont en fait les gardiens de ces traditions : ce sont les « Yeomen Warders », plus connus sous le nom de Beefeaters. Ils sont les gardes de la Tour de Londres depuis 1485 et sont encore aujourd’hui recrutés parmi les vétérans de l’armée Britannique. L’un d’entre eux, le Ravenmaster, « maître des corbeaux », est chargé de nourrir les corbeaux de la Tour de Londres : en effet, une légende veut que si les corbeaux partent de l’ancienne résidence royale, la monarchie Britannique et la Tour de Londres sont condamnées à disparaître.
Tout d’abord un joli plan de la Tour avec les 6 emplacements des histoires contées.
1) Les corbeaux :
Si les 6 volatiles meurent la monarchie s'écroule... Imaginez s'il sont choyés avec des biscuits imbibés de sang, des lapins entiers ; rien que ça ! Mais ce poste de protecteur n'est pas garanti à vie, le moindre faux pas et c'est le renvoi.
Georges est licencié en 1986 et placé dans un zoo. Une « rupture de contrat » a même été rédigée où l’on peut lire (texte en anglais, sorry pour les non-anglophones) :
« On Saturday 13th September 1986,
Raven George, enlisted 1975, was posted to the Welsh Mountain Zoo . Conduct unsatisfactory, service therefore no longer required. »
«  Le 13 septembre 1986 :
Georges le corbeau inscrit en 1975 a été expédié, au zoo de la la Welsh Mountain pour conduite insatisfaisante... son service n'est plus nécessaire. »
Donc, comme vous l’avez compris, ces oiseaux ont des noms ! Si vous visitez la Tour vous aurez peut-être la chance de rencontrer Gwyllum, Hardey, Thor, Odin, Hugine, Cedric et Munin (6 corbeaux officiels + 1 remplaçant)...
2) Les beefeaters :
Pourquoi les gardiens de la Tour de Londres portent-ils ce surnom )... ils sont les seuls à avoir droit à une ration de bœuf à la table du roi. C'est après 22 ans ans de service dans l'armée qu'on peut devenir l'un d'eux .
3) La porte des traites :
A l'origine porte de secours réalisée sous Édouard Ier, son nom vient des accusés qui avant de franchir cette porte pour accéder à leur geôle, passaient devant le London Bridge où étaient exposés les têtes des traitres.
4) Le fantôme d'Arbelle Stuart :
Geoffrey Field , gouverneur de la Tour de Londres de 1994 à 2006, donne l'alerte car son épouse fut projetée hors de sa chambre ! On pense aussitôt à Lady Arbella Stuart assassinée dans cette même pièce en 1615...Aucune femme ne peu depuis cette événement y séjourner seule.
LES PRINCES ÉDOUARD ET RICHARD
5) La Tour sanglante :
La Tour de Londres fut le témoin de sombres meurtres... par exemple ceux des princes Édouard et Richard étouffés dans leur sommeil à la demande de leur oncle Richard III, alors qu'ils n'avait que 12 et 10 ans... Hélas, ils ne furent pas les seuls...
6) La cérémonie des Clefs :
Tout les soirs à 21h30 précises le gardien des clefs de la Reine accompagné de la garde royale ferme les portes de la Tour de Londres en respectant scrupuleusement les mêmes gestes et les mêms dialogues vieux de 700 ans... la Cérémonie des clefs : le gardien des clefs (qui n’est autre que le chef des Beefeaters) doit quitter la Tour pour fermer les portes, muni d’une lanterne et entouré de 4 gardes. C’est à son retour, quelques minutes plus tard, qu’un garde posté à l’entrée de la Tour lui pose les fameuses questions (toujours en anglais, c’est comme ça) :
LA CÉRÉMONIE DES CLEFS
Garde : Who comes there ?
Chef des Beefeaters : The keys.
G : Whose keys ?
C : Queen Elizabeth’s keys. (le nom change selon le monarque)
G : Pass Queen Elizabeth’s Keys. All’s well.
C : God preserve Queen Elizabeth.
G : Amen !
Bon, voici une dernière histoire immonde « from London » : les latrines étaient avant de simples fosses qu’il fallait vider une fois qu’elles étaient pleines. Richard the Raker, un des hommes chargés de ces vidanges, glissa et tomba dans le trou ! et s'y noya dans une piscine d’excréments...
L'UNESCO attribue en 1988 au monument le titre de Patrimoine Mondial de l’Humanité. et accueille des millions de visiteurs chaque année.

Tour de Londres — Wikipédia

fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Londres
La tour de Londres (en anglais Tower of London) est une forteresse ... fut construite par Guillaume le Conquérant en 1078 et fut considérée comme un symbole ...

Tour de Londres : Chateau et prison effroyable [East end]

www.vanupied.com/londres/...londres/tour-londres-tower-london.html
La Tour de Londres (Tower of London) se trouve sur la Tamise à proximité de la ... Dès 1078, La Tour Blanche fut construite en pierre blanche de Caen par le ...



La Tour de Londres, le château-fort anglais - Voyager ...


voyager-comme-ulysse.com/tour-de-londres/
La célèbre Tour de Londres est aujourd'hui un musée, où sont gardés les ... la Tour Blanche », fut construite du vivant de Guillaume le conquérant, en 1078.






4 commentaires:

  1. Quelle page passionnante!

    Né le 25 mai 1391, neveu et filleul de Charles VI, Charles d'Orléans est élevé au château de Blois, dans un milieu raffiné où l'on cultive la poésie et la musique. Cependant, il n'est pas épargné par le malheur : à dix ans, il perd son père, puis l'année suivante sa mère. En ces temps troublés de la Guerre de Cent Ans, devenu très tôt chef de la Maison d'Orléans, il est forcé à des engagements militaires. C'est ainsi que le 25 octobre 1415, lors de la défaite d'Azincourt, il est fait prisonnier par les Anglais. Il va passer un quart de siècle en captivité, pour l'essentiel à la Tour de Londres. Dès le début de sa détention, afin de tromper son ennui, il se consacre à la poésie, pour laquelle il a déjà manifesté un goût ardent.

    Dans les geôles anglaises, le duc Charles d'Orléans compose au jour le jour son premier recueil de vers, le Livre de la prison. Avec une sincérité touchante, il y exprime la nostalgie de son pays natal, son aversion pour la guerre, son amour pour la France et pour son épouse, Bonne d'Armagnac.
    Contrairement à la plupart des poètes, il vit réellement les malheurs qui nourrissent son oeuvre d'alors. Mais il sait aussi se réjouir, dans un rondeau devenu célèbre, du renouveau du printemps : "Le temps a laissé son manteau / De vent, de froidure et de pluie / Et s'est vêtu de broderie / De soleil luisant, clair et beau". Et c'est dans une ballade pleine de malice, "Encore est vive la souris" qu'il dément des rumeurs qui ont couru sur sa mort..

    Amitiés

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  2. Bonjour Lisa cette tour "Blanche" de Londres, s'il fallait relater tout les faits qui s'y sont produit nous n'aurions pas assez de temps. ce "phare de l'Angleterre" est une mine de légendes, d'histoires, de l'Histoire, et de bizarreries Britanniques...

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  3. Mes chères gentes dames, pour illustrer cette page et votre commentaire Lisa, voici un poème de Charles d'Orléans :

    France, jadis on te soulait nommer

    France, jadis on te soulait* nommer,
    En tous pays, le trésor de noblesse,
    Car un chacun pouvait en toi trouver
    Bonté, honneur, loyauté, gentillesse,
    Clergie, sens, courtoisie, prouesse.
    Tous étrangers aimaient te suivre.
    Et maintenant vois, dont j'ai déplaisance,
    Qu'il te convient maint grief mal soustenir,
    Très chrétien, franc royaume de France.

    Sais-tu d'où vient ton mal, à vrai parler ?
    Connais-tu point pourquoi es en tristesse ?
    Conter le veux, pour vers toi m'acquitter,
    Ecoute-moi et tu feras sagesse.
    Ton grand orgueil, glotonnie, paresse,
    Convoitise, sans justice tenir,
    Et luxure, dont as eu abondance,
    Ont pourchacié vers Dieu de te punir,
    Très chrétien, franc royaume de France.

    Ne te veuilles pourtant désespérer,
    Car Dieu est plein de merci, à largesse.
    Va-t'en vers lui sa grâce demander,
    Car il t'a fait, déjà piéça, promesse
    (Mais que fasses ton avocat Humblesse)
    Que très joyeux sera de te guérir;
    Entièrement mets en lui ta fiance,
    Pour toi et tous, voulut en croix mourir,
    Très chrétien, franc royaume de France...

    Et je, Charles, duc d'Orléans, rimer
    Voulus ces vers au temps de ma jeunesse ;
    Devant chacun les veux bien avouer,
    Car prisonnier les fis, je le confesse ;
    Priant à Dieu, qu'avant qu'aie vieillesse,
    Le temps de paix partout puisse avenir,
    Comme de coeur j'en ai la désirance,
    Et que voie tous tes maux brief finir,
    Très chrétien, franc royaume de France !

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  4. Merci gentille amie de faire passer un moment avec se prince poète, qui malgré les vicissitudes d'une captivité bien longue a su écrire de si beau vers.

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